top of page

Se développer en Montessori... sur le long terme.


En Montessori on offre à l’enfant l’opportunité de structurer sa pensée, ce qui ne veut bien sûr pas dire qu’on souhaite enlever à l’enfant sa spontanéité, créativité, imagination et enthousiasme ! Je dirais même que cette pédagogie s’adosse sur ces facultés afin qu’il puisse développer son être tout entier de façon harmonieuse.


On prépare soigneusement l’environnement dans lequel va évoluer l’enfant mais on favorise réellement le choix, la liberté de s’intéresser à tel ou tel domaine et d’aller au bout de l’intérêt de la recherche ou d’un matériel.


L’adulte accompagne, guide mais n’est jamais vraiment un maître…Il possède les connaissances des présentations qui permettent l’approche et la pratique du matériel scientifique. L’enfant est toutefois très vite acteur de ses apprentissages. Il s’épanouit car ne lui sont proposées que des activités qui répondent à ses besoins du moment, et plus précisément, aux périodes sensibles, qui sont en fait les moments où la nature a prévu pour l’homme des acquisitions naturelles en absorbant littéralement les éléments de son environnement.


L'enfant se consacre à ce quelque chose comme si un besoin intérieur le soumettait à cet impératif. Non, l’adulte ne peut susciter cet intérêt, il ne peut qu’ouvrir un porte, mais il n’aura pas les moyens d’engager cet enfant profondément dans l’activité si ce dernier n’en est pas là, si ce n‘est pas le temps pour cet individu de vivre cela…Et surtout si cet enfant ne le fait pas de son fait, de son propre intérêt, il ne va pas intégrer les notions et les connaissances que devraient lui amener ces activités. Il retiendra bien quelque chose mais rien de profondément ancré, rien qui ne le constitue vraiment.


Tandis que lorsque l’enfant choisit, s’engage et va au bout de ce qui participe à sa construction mentale et physique, l’apprentissage se fait de façon profonde, et l’esprit de l’enfant va, de plus être, comblé. Les apprentissages seront vecteur de plaisir, de satisfaction et œuvreront sur sa personnalité qui sera plus équilibrée, adoucie.

L’on verra cet enfant calme, obéissant sans que l’on ait besoin de ne faire aucune injonction. Il sera coopératif, souriant et plein d’élan pour découvrir de nouvelles choses.


Le 6-12 ans est une période de développement importante de l’enfant, il a d’autres compétences qu’en 3-6 ans et surtout, il a désormais le pouvoir d’imaginer ce qui va lui permettre de s’intéresser au monde. Ses facultés de travail sont indéniables, il est capable de chercher en profondeur sur un sujet qui le motive, il est aussi capable de vivre et de travailler en groupe.


A 12 ans, le niveau des apprentissages en Montessori flirte avec celui d’une troisième ! Du moins, c’est ainsi que le curriculum le prévoit. Et à voir les classeurs 9 - 12 de NAMC, on n’est pas loin de cette réalité. Cela n’est nullement le fait qu’il faut faire des enfants plus avancés, plus savants. Non , c’est au regard de leurs facultés à intégrer des concepts abstraits, à aimer se confronter à la difficulté et aussi que le matériel scientifique Montessori leur permet d’aborder des notions qui sont réservées à des plus grands.


Par exemple, travailler sur le carré du binôme à 10 ans n’est pas une difficulté pour l’enfant. Il a réalisé sensoriellement le puzzle 3D du binôme en 3-6 ans, et il va naturellement plus tard, comprendre la logique du calcul de la formule aidé en cela par le « Peg board » et les perles. Oui, c’est de l’Algèbre, et oui, il apprécie beaucoup de réaliser ce type d’exercice comme il aimé réalisé la table de Pythagore, aborder la formule avec le matériel et calculer, ou encore faire des équations à une ou deux inconnues.


Maria Montessori a étudié profondément le développement de l’enfant. Absorber la complexité des mathématiques, de la physique de l’astronomie ou de la grammaire se fait très bien en 6-12.

Par la suite, le cerveau de l’enfant va fonctionner selon d’autres paramètres induits par la puberté.


L’énergie vitale est quelque peu siphonnée par les grands changements qui s’opèrent dans le corps de l’enfant et dans son esprit qui évolue aussi. Ses hormones paralysent, en quelque sorte, ses capacités d’apprentissages, il est plus fatigué, moins enthousiaste et supporte moins de se confronter aux difficultés, aux contrariétés.


En résumé, il est, bien sûr, toujours capable d’apprendre mais autrement. Il a d’autres besoins. La vie sociale est au centre de sa vie. Il développe encore ses facultés à s’exprimer à prendre position à s’engager et il veut prendre part à la vraie vie et être responsable, utile.


En Montessori, le secondaire a été réfléchi pour que les enfants vivent ces expériences. Ils vont par exemple au début de l’année, partir en camp dans la nature. Et de la préparation au retour, les enfants seront responsables de l’organisation des différents paramètres à envisager.


Ensuite, ils pourront avoir à gérer un potager et la vente de légumes, ou tout autres activités de la vraie vie qui les font entrer dans la réalité. Car à tout bien considérer, ces enfants n’ont pas envie de s’asseoir et d’écouter une personne parler d’un sujet qui ne les passionne pas…Ils ont envie de réaliser un projet personnel dans leur centre d’intérêt, et montrer qu’ils sont capables. Ils n’ont pas envie d’être infantilisés mais au contraire considérés comme des êtres qui sont sur le point de devenir de jeunes adultes.


Le secondaire Montessori est un lieu d’activités intense, polyvalent, social où l’énergie de chaque individu est respectée par ce qu’on sait qu’un adolescent peut faire beaucoup de choses de sa propre volonté si on lui en laisse la liberté, et qu’on a confiance en ses capacités. Si l’environnement est inapproprié, si on exige de lui des apprentissages uniquement scolaires alors qu’il a, à ce moment, besoin plus que jamais de grand air, d’activités manuelles, d’une nourriture équilibrée, de confiance et de grands projets, il est certain que cet adolescent contraint et non respecté sera plus difficile à gérer.


Le 12-15 a été pensé pour des enfants qui ont vécu un 6-12 et un 3-6 ans. Et ce n’est pas un point de détail car ces enfants ont vécu dans un environnement adapté, ils ont pu vivre les périodes sensibles, et se développer harmonieusement, ils ont eu la liberté de mouvement et de choix et ont pu intégrer les valeurs véhiculées par l’éducation à la Paix et l’Education Cosmique. Montessori leur ont offert une vision globale du monde, une connaissance de l’interdépendance de la Vie et des peuples et une vision écologique des choses.


Ils ont été, pour résumer, exposés à une grande quantité de possibles, d’impressions qui vont un jour éclore en eux et faire qu’ils ont entre les mains une multitudes de savoirs, d’intérêts, de passions. Ils auront envie de faire des choses concrètes dans la société, que ce soit des sciences ou l’écriture d’un livre, de la technologie ou de prendre soin des autres.


Accueillir des enfants venant du système scolaire national ne peut se faire qu’au cas par cas, en rencontrant l’enfant en s’appuyant sur ce qu’il a su développer lors de ses apprentissages et aussi en lui, en parallèle de l’école, sur sa volonté, son enthousiasme et son relationnel à l’autre.


Intégrer une classe Montessori signifie avoir saisi l’importance du respect de l’autre, de l’adulte et des règles de vie. C’est aussi avoir une certaine autonomie, une pensée construite et une envie de faire.

Ces enfants peuvent très vite s’épanouir dans une classe Montessori bien structurée et être inspirés par l’ambiance, le projet.


Les collèges Montessori devraient dans l’idéal être connectés à une structure Montessori qui offre un 6-12 ans afin de créer cette continuité si désirée par les parents et si importante pour les enfants. Il faut un environnement adapté, un projet pédagogique précis et des éducateurs Montessori compétents.

Des adultes de différentes cultures, généreux, inspirants, formés à la communication non-violente et qui ne se positionnent pas en professeurs mais choisissent d’accompagner et de guider les jeunes dans leur projet et leur entrée dans le monde.


Ils vont aider les adolescents à développer l’estime de soi, l’indépendance, la compassion, la patience, le goût d’apprendre et de participer à la vie de la communauté.


Il faudrait aussi une ouverture certaine aux jeunes qui viennent de l’école à la maison, c‘est le cas en Angleterre où l’IEF s’est beaucoup développé. Certaines écoles offrent des modules d’activités en libre choix, ce qui est une chance pour ces enfants de partager et de s’investir dans des projets.


Car il y a tant à offrir dans ces structures en plus de renforcer les connaissances en maths et français ou langues vivantes. Les jeunes devront apprendre à faire leurs propres recherches sur des sujets variés, à pouvoir s’exprimer à l’écrit et à l’oral, à se servir de leurs connaissances pour mener à bien des projets.


Ils ne devraient avoir que de courtes « leçons » justes de quoi éveiller des intérêts. Leurs apprentissages passent d’avantage par l’expérience, des applications sur le terrain, du volontariat ou encore des stages.


Ils ont à découvrir un panel de domaines comme la robotique, photographie, écriture de scénario, coding, théâtre, soins animaliers, projet d’aide, astronomie, chimie, maraîchage, création de marionnettes et spectacles, architecture, électricité, poterie d’art, ferronnerie, survie, menuiserie…


Le secondaire Montessori n’est pas un petit projet à mettre en place, mais il est désormais nécessaire de penser à ces structures qui sont indispensables pour que les jeunes Montessoriens puissent continuer de vivre cette pédagogie sur notre territoire.


Car dans un environnement pensé pour cette tranche d’âge, avec un nombre de jeunes très limité, une ambiance chaleureuse et respectueuse des valeurs de la pédagogie Montessori, il est certain que les enfants de 12-15 ans s’épanouiront et développeront encore d’avantage tout leur potentiel.


RECENT POSTS:
SEARCH BY TAGS:
bottom of page