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Le 9-12 ans Montessori et le rôle de l'adulte.

Voilà, la plupart des activités de la nouvelle ambiance se dessinent. Certes, elles ne sont pas encore organisées sur les étagères mais, du moins, j’ai une vue d’ensemble de ce qui sera proposé dans les différentes matières.


Le matériel Montessori est très présent en mathématiques, mais je vais cependant proposer celui de l’an dernier en y ajoutant seulement deux nouveautés pour Septembre, à savoir le boulier plat et un matériel que j’ai crée pour aborder la résolution de problèmes de distance et vitesse.


Je m’appuie sur les manuels de NAMC Montessori pour l’Upper Elementary, que j’ai placé en hauteur et que je vais utiliser pour faire une présentation par jour quel que soit le domaine.


Les propositions d’activités sont nombreuses et je n’ai que l’embarras du choix selon les centres d’intérêt de l’enfant.


Je mets à la disposition dans l’ambiance des classeurs identifiés par matière dans lesquels il peut voir les différents sujets et présentations qui peuvent l’intéresser pour cette année. Quelques exercices, des schémas ou photographies pourront inspirer des recherches plus approfondies.

Une boite que l’enfant peut décorer sera destinée au travaux en cours.

C’est l’année où l’enfant doit commencer à faire des recherches. On va lui donner des clés pour l’aider, notamment en prévoyant des questionnaires censés le guider. En histoire, en géographie mais aussi en sciences, on souhaite que l’enfant s’engage dans une étude approfondie d’un sujet.


Le matériel sur les étagères va certainement motiver une recherche et l’éducateur peut alors accompagner l’enfant qui débute. On peut proposer des cartes de nomenclatures avec définitions au minimum de sept. La leçon en 3 temps est toujours d’actualité et l’enfant pourra recopier les définitions sur un cahier.

Il est aussi possible de faire un schéma ou de mettre les labels ou encore de créer un questionnaire ou une fiche sur un personnage historique, un animal, une plante peu importe. Le but est qu’il acquière du vocabulaire, de l’autonomie et une certaine persévérance.


L’enfant est, souvenons-nous, son propre guide, il faut le laisser choisir son activité ; Il a envie de faire un puzzle d’anatomie ? Proposons lui de créer des étiquettes pour nommer les différentes parties.

Il souhaite faire du coloriage ? Pourquoi ne pas sortir une frise chronologique à colorier et en profiter pour marcher le long de ces périodes et calculer combien a duré chacune d’elles ?


Parfois l’enfant ne sait pas quoi choisir. Il faut dire que l’ambiance est en général trop surchargée. Préparons les étagères en allégeant au maximum de façon à donner une bonne lisibilité à l’environnement de l’enfant. Même en 6-12 trop de choix peut, pour certains, créer la confusion ou faire qu’on ne sait pas par quoi commencer.


On veut favoriser son choix et développer encore et encore sa volonté. Son élan vers l’activité doit être respecté.

S’il ne parvient pas à choisir, l’adulte est là. Le choix peut être guidé. Par exemple, on va lui indiquer un travail en cours ou lui rappeler qu’il avait bien aimé faire ceci ou cela.


Si l’enfant n’est pas enthousiaste, on peut lui notifier, qu’aujourd’hui, il semble un peu perdu et que l’on va lui proposer un choix entre deux activités et il va décider.


Pour pouvoir l’aider, il faut avoir observé l’enfant, avoir tenu un journal de ses apprentissages aussi.

Si vraiment l’enfant ne veut pas aller vers l’activité, on ne va pas se formaliser.


Proposons de lui lire un article de magasine, des contes ou une pièce de théâtre. Faisons une activité artistique ensemble ou bien laissons-le regarder dans une sélection de sites Internet une vidéo ou un reportage intéressant.


Il peut aussi choisir d’écouter différentes sortes de musique ou lire un livre en anglais à haute voix. Encore une fois, le choix est infini et à partir de là , les activités aussi ;

Et n’oublions pas la Vie Pratique, le tissage, la vannerie, les origamis ou suivre une recette de cuisine.


La mayonnaise ne prend toujours pas ? Alors, laissons lui le choix entre quelques visites et mettons à sa portée des prospectus alléchants. Le musée d’archéologie inspirera à coup sûr nombres d’activités. Et la fabrique de chocolat ?

Il n’y a pas de véritable programme pour l’enfant, il a cette liberté d’aller vers ce qui le porte, mais il faut bien comprendre qu’il n’est pas libre de ne rien faire ou de ne faire que du vélo.


En 9-12, l’enfant qui a fait sa scolarité en Montessori est normalisé, c’est-à-dire que son comportement est adapté en classe, il a une certaine rigueur, une application, un goût pour l’activité et une autodiscipline acquise.


Sa liberté n’en est que plus grande et il évolue dans l’ambiance en terrain connu, dans une routine qui sied encore à son goût pour l’ordre. Il va trouver des choses à faire car il a beaucoup de centres d’intérêts.


A partir d’une présentation, l’éducateur peut le guider vers d’autres sujets apparentés afin de lui donner la possibilité d’établir des connexions entre les choses pour apporter du savoir.


Parfois, il est bon d’aider l’enfant à décomposer les étapes d’une recherche, de l’épauler pour mener à bien son projet et de l’encourager quand il dépasse ses limites.


Par exemple, un enfant qui n’aime pas écrire et qui se lance dans un projet long et difficile, car nécessitant beaucoup d’écriture, l’adulte peut regarder son travail et lui dire « Je vois combien ce travail te demande des efforts d’écriture et c’est très courageux de ta part d’aller jusqu’au bout ».


L’enfant n’est pas laissé seul dans l’ambiance. Il a l’air grand, il a l’air de savoir faire ses choix et de savoir s’organiser ? Génial ! Et pourtant …l’adulte doit être là pour faire vivre l’ambiance, l’animer, y mettre de la joie, raconter des histoires, partager. Cela ne veut pas dire interrompre un enfant au travail, ni l’aider inutilement !


Il faut juste savoir éveiller la curiosité, savoir s’étonner et avoir envie plus que tout que l’enfant saisisse la beauté, la complexité et l’infinie richesse du monde dans lequel nous vivons.


Par exemple, pour mon fils, qui a un intérêt certain pour le classement, je vais lui dire « tu te souviens que tu as vu comment classer les animaux selon Linné mais tu vois cette classification n’est plus d’actualité…figure-toi qu’il y en a une nouvelle vraiment géniale et je suis sûre que ça va t’amuser parce qu’on va mettre des animaux dans des boites ! Est ce que tu as envie que je montre comment faire ? »

En résumé, on essaie d’intéresser l’enfant. Parce que ce n’est pas dit, même en Montessori, que l’enfant se lève super motivé et veuille découvrir la civilisation Maya juste après le petit déjeuner et puis voir les propositions subordonnées en grammaire parce que ça lui manque absolument !


Alors, il faut les embarquer avec nous, les séduire. Si on a en soi, en tant qu’éducateur, cet amour du monde, de la nature et des réalisations humaines et si on connaît le cœur de l’enfant ce ne sera pas difficile.


La moindre fleur des champs à observer au microscope est source d’étonnement. Toute l’étude de la nature est en soi une succession de découvertes infinies. Et que dire de l’histoire, des inventions, des explorateurs ? Et les sciences ? Les expériences de chimie ? Peut-on douter une seconde que toutes ces disciplines plaisent au jeune explorateur de 6-12 ans ?


Bien sûr, parfois on n’y arrive pas, mais il faut alors se fâcher contre soi même.


Peut-être n’a t-on pas lu les grandes histoires, ni préparé des activités motivantes, peut être ne fait –on pas vivre l’Education Cosmique au quotidien, ou bien l’ambiance est inadaptée ou bien nos présentations sont-elles trop approximatives ou mal adaptées ?


Il suffit parfois de se remettre en question, de faire confiance, d’observer pour comprendre ce qui empêche l’enfant de cette tranche d’âge d’aller vers l’activité.


Il faut retravailler l’environnement et insuffler, dans cet espace, une ambiance, certes propice à la concentration et au travail, mais surtout à la Vie. Il faut que ça tourbillonne de questions, de recherches, d’activités diverses à l’image de la belle vitalité enfantine.


Et il y a vraiment de quoi s’apaiser, ensuite, quand on la chance de voir cet enfant qui fonctionne dans tout son être, qui est au travail sans même s’en rendre compte tant il est épanoui ! Et oui, il trouve son chemin vers la connaissance, vers les autres, vers la Vie. Ce n’est pas de la magie…c’est Montessori !

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