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Les enfants... ces ambassadeurs de la Nature.


Le printemps s’installe.


L’ enfant a devant les yeux, le spectacle cyclique du renouveau, de l’éveil, de la reproduction, de la naissance et de la beauté. Où qu’il soit dans la nature, il peut faire maintes découvertes. Si l’adulte qui l’accompagne a gardé intacte sa capacité à s’émerveiller et à se nourrir de tout ceci, alors l’enfant va naturellement s’enthousiasmer et connaître beaucoup de choses.


L’enfant est un observateur. Nous n’avons pas à lui apprendre à regarder attentivement, à repérer un animal, un bruit ou à trouver un bâton avec une forme particulière…De l’observation de la faune et de la flore lors de promenades adaptées à l’âge de l’enfant, se construit tout d’abord cet émerveillement si nécessaire pour avoir envie d’en apprendre d’avantage sur le sujet. Puis vient l’envie de classer, d’ordonner qui est, là aussi, tout naturel chez l’enfant et que l’on retrouve dans les sciences.

En Montessori, on exploite cette faculté et l’on propose toute sorte de classement, ordonnancement, discrimination visuelle etc…cela a l’air de petits jeux mais c’est un peu plus que cela.

Et en 9-12 ans, cela prend toute son importance car on classe encore en grammaire, en mathématiques, en chimie, en zoologie et en botanique. Ceci est une aide concrète pour structurer notre vision du monde et notre propre pensée…


Au printemps, la botanique est à l’honneur. Que d’observations l’enfant peut-il faire ! Des fleurs chargées de pollen des pins maritimes, des iris, des coquelicots… Et dans l’ambiance on revoit les formes de feuilles, leurs bords, les apex mais aussi la structure interne des fleurs avec une nomenclature, leurs formes, les couleurs et pourquoi pas la pollinisation, la dissémination ?

Chez nous on ne cueille pas de fleurs sauvages, mais on peux tout même prélever quelques échantillons pour les observer au microscope. Le pistil apparaît en 3d, les pétales irisés révèlent leur structure, les fines nervures des feuilles et les grains de pollens sont bien réels…


Alors bien sûr, il y a une telle diversité que l’enfant peut se sentir un peu perdu…là encore il va falloir voir comment tout cela a pu être classé. Et l’on aborde alors la classification des plantes, leur évolution et on peut aussi parler de leur adaptation au milieu, de leurs capacités et des services qu’elles rendent en absorbant le Co2, en relâchant le précieux oxygène et en nourrissant les autres dont nous même…


Oui, tous les animaux dépendent des plantes et si l’on n’a pas encore abordé les chaînes alimentaires, on peut faire le lien entre le monde végétal et animal grâce à ce type d’activité. L’enfant doit pouvoir comprendre que ces royaumes n’en font qu’un, que la vie repose sur l’interdépendance.


L’étude des animaux continue donc en 9-12 ans. L’enfant va prendre là aussi conscience de la diversité, des multiples stratégies de survie, de défense, de reproduction et d’adaptation.


On part de l’observation, par exemple des oiseaux avec les clés de détermination pour apprendre à relever les caractéristiques de chacun. On peut écouter leurs chants avec un amplificateur de sons, les dessiner, étudier les formes de becs ou de pattes ou encore les œufs ou les nids. Fabriquer une mangeoire ou un abri et mettre en place une étude quotidienne de telle espèce.


Il n’y a pas besoin d’habiter la campagne pour trouver des sujets d’étude passionnants : Le pigeon est un oiseau exceptionnel. Oui, lui, le banal trotteur sur trottoir…Il produit du lait ! Ce n’est pas un banal volatile donc et ce lait de jabot fournit des vitamines supplémentaires aux oisillons ! Et voilà comment on découvre que si seul les mammifères ont des mamelles, ils ne sont pas seuls à produire du lait !


La nature est complexe : elle parait partir dans tous les sens, exploiter toutes les possibilités mais elle est plutôt le résultat d’une organisation.

Au début avec le Big-bang, on est bien dans le chaos. Mais dès cet instant, la vie n’a eu de cesse que de s’organiser. Si l’intérêt de l’enfant le permet, on va pouvoir offrir de nombreuses activités pour lui fournir une compréhension plus profonde de tout ceci et montrer comment l’homme a inventé des méthodes de classements scientifiques. On peut commencer à lui proposer la classification de Linné, qui est encore utilisée et qui permet d’apprendre les noms des animaux en Latin mais aussi des les regrouper.


On va aussi aborder la notion d’évolution et donc étudier de plus près Darwin et ses travaux qui ont amenés des changements majeurs dans notre vision du monde. Un très joli livre qui mérite d’accompagner ce thème est celui de Steve Jenkins : « La Vie, une histoire de l’évolution » car les enfants apprécient les illustrations faites en collages.


Comprendre comment l’évolution a travaillé pour aboutir à la biodiversité actuelle, et savoir que cela continue encore est le point de départ pour l’étude de la nouvelle classification. Cette dernière veut révéler les caractères spécifiques aux différentes espèces ainsi que leurs ancêtres communs. Ceci non dans une échelle de valeur ou historique mais dans une représentation en forme de buisson rond, à l’intérieur duquel des milliers de branches et rameaux interconnectés nous offre une image de la biodiversité.

On appelle aussi cette représentation « arbre de la Vie ».

L’homme est bien là quelque part près de ceux qui partagent des caractères communs comme le pouce opposable, ou le fait ne pas posséder de queue et l’on remonte ainsi très loin au fil de l’histoire de la Vie.


Nous ne sommes pas différents des autres organismes présents sur ce buisson, mais nous sommes les seuls à nous interroger sur nos origines et même à penser à un tel classement ! Nous sommes les seuls à avoir conscience de cette biodiversité et les seuls aussi à l’abîmer avec une telle véhémence.

Notre « but cosmique n’est-il pas, dès lors, de veiller à la préservation de cette merveilleuse mais fragile construction ?


Si nous pouvions mettre notre intelligence et nos capacités au service de la nature…alors notre existence aurait un sens…ce sens que tant d’entre nous recherchent…


Les parents et les éducateurs ont un rôle à jouer, c’est de donner à l’enfant une vision holistique de la nature, oublier la géopolitique, les frontières, les faits d’armes et grandes batailles…regardons le vivant, sachons en prendre soin et mettons tous nos potentiels à sauver ce qui peut encore l‘être. C’est peut être là le centre de la pédagogie Montessori.


Tout comme l’environnement pensé est une aide au développement de l’enfant, un environnement défavorable à l’homme va faire obstacle à son épanouissement et à sa vie…si l’air est pollué, la biodiversité appauvrie, l’eau contaminée et la nourriture empoisonnée, les possibilités pour l’homme vont être de plus en plus limitées et il sera de fait, en péril.


Tous les enfants actuels, qu’ils vivent ou non une pédagogie différente, qu’ils aillent ou non à l’école devraient être éveillés à ce niveau de conscience. Nous sommes tous reliés au grand tout dont nous dépendons. Nous n’avons pas d’autres alternatives que de prendre soin de notre planète et de trouver des solutions pour continuer de vivre en cessant de prendre, d’exploiter.


Peu importe de faire que nos enfants apprennent un programme ou se battent pour être le meilleur ou le plus brillant. Les gens qui compterons demain ne serons pas ceux qui vont gagner beaucoup d'argent ou commander ou créer de la richesse…mais plus certainement ceux qui mettrons leurs connaissances, leurs savoir-faire, leurs intelligence au service de la communauté et de la nature. Il y a déjà beaucoup de gens qui vivent ainsi, qui ont compris dans quel sens il faut aller pour sauver ce qu’il y a à sauver.


Ce sont d’autres façons d’être, d’autres rapports au monde, aux autres et surtout ce sont des actions, des projets, du concret. Chaque geste compte. « Il faut cultiver son jardin » disait Voltaire en visionnaire…oui, son jardin intérieur et son propre potager ! En tout cas c’est un début.


L’étude de la nature passionne les enfants, mais il faut garder à l’esprit qu’il ne faut pas aborder ces domaines sans voir d’autres approches que les sciences.

On peut voir comment les artistes ont peint les animaux ou la végétation, comment la musique en a également fait un thème de prédilection, la poésie ou encore des courants d’architecture…Il faut aussi raconter des fables, des légendes, des histoires, raconter des anecdotes et voir des documentaires. Et puis raconter aussi comment les hommes ont utilisé les animaux pour développer leurs civilisations. La domestication, la chasse, l’élevage…


Enfin, il faut aller dehors dans un bout de jardin, un bord de mer ou de lac et voilà les enfants qui sont enfin chez eux…Ne les laissons pas trop longtemps sans vivre ces instants car c’est là que se jouent tant d’apprentissages et que se développent aussi des qualités précieuses.



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