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Encore libres d'offrir Montessori?



Vu le tournant que prennent les choses, il y a du souci à se faire concernant notre liberté de laisser nos enfants faire leurs apprentissages à leur rythme et avec la pédagogie la plus adaptée à leur personnalité et besoins...


L'Allemagne avait légiféré pour retirer toute possibilité de faire l'école à la maison, la Suède a suivi et les familles fuient leur propre pays pour continuer de vivre ce choix ailleurs.


La France en prends doucement le chemin...Mais qui se soucie de ce que cela va faire aux enfants qui échappent au système, ceux dont les familles sont aux petits soins pour qu'ils vivent une enfance riche de découvertes et de précieux moments de liberté?

Je dois faire quoi de ce qui va m'être imposé? De ce qui va être imposé à mon enfant qui était heureux avec Montessori, sans test, objectifs à remplir ou compte à rendre à personne?


Comment expliquer à mon garçon de 12 ans que son propre pays veut lui enlever son droit à continuer d'être ce qu'il est, de faire ce ce qu'il fait : apprendre avec enthousiasme, se passionner pour des domaines et avoir le temps d'explorer en profondeur les sujets qu'il affectionne...Comment lui dire que la France nie sa liberté et marche sur son droit à apprendre en dehors de l'école sans faire monter en lui un certain ressentiment.


Je suis moi même touchée au cœur de voir ce type de décision votée par des concitoyens qui ne comprennent pas grand chose à l'école à la maison et se sentent menacés par quelques familles qui ont souvent fait ce choix pour de bonnes raisons...loin de la politique ou de la religion.


J'ai choisi Montessori pour accompagner mes enfants dans leur développement et j'ai eu la chance d'avoir l'envie et l'énergie pour mettre en place cette pédagogie à la maison malgré nombres de difficultés.

Les résultats pour mes enfants sont bien là. Leur niveau de culture est édifiant, leur envie d'apprendre, de lire, jouer du piano ou faire des projets, intense.


Mais voilà, Elliott ne peut pas faire les exercices tels qu'ils sont présentés par l'éducation nationale dans les manuels que ce soit en français ou en math et les autres matières sans doute...En premier lieu son système de pensée a été formé en Montessori et à un tout autre fonctionnement. La présentation des exercices lui semble peu claire et peu logique...il s'énerve rapidement avec l’énoncé et n'aime pas répondre aux questions surtout quand il a déjà parfaitement compris le texte.


Il ne voudra pas plus coopérer pour des tests pour lesquels il n'a jamais été préparé et encore moins si ceux-ci ont lieu dans un collège dans lequel il n'a jamais mis les pieds et avec des gens qu'il ne connait pas...Il est d'un naturel réservé depuis sa naissance et il parle peu aux adultes en général s'il ne se sent pas en confiance.


Donc je l'imagine se confronter à des difficultés qui le dépassent, dans un état émotionnel incertain et je serai dans les mêmes problématiques si je le sais mal à l'aise et stressé. Je sais d'avance qu'il sera si bloqué et qu'il ne pourra rien rendre de concret...parce qu'il n'est pas habitué à ces exercices, au contexte et à l'ambiance d'une part mais aussi par ce qu'il ne voudra sans doute pas coopérer dans un cadre imposé et scolaire!


Alors je ne sais pas ce qui va se passer...Il a un bon niveau et n'accuse pas de retard sauf peut- être en rédaction ou analyse de textes puisqu'il trouve cela inintéressant...


Comment vont-ils évaluer ses connaissances dans des domaines qui ne sont même pas abordés au collège? Comment expliquer que notre "curriculum" (oups! nous n'en suivons pas à la lettre! ) englobe une immense variété de domaines fondamentaux pour notre famille, de lectures, de recherches qui ne sont pas scolaires?

Si au moins ils avaient exigé un portfolio des travaux de l'année, des visites, des projets etc...Non. Tout cela est réfléchi pour rendre le programme de l'éducation nationale obligatoire.


Nous qui ne coûtons rien à l'état, ni allocation rentrée scolaire, ni scolarité, ni matériel ou manuels, devront payer bien cher pour vivre ce qui était encore un droit fondamental (bon, rien n'est vraiment voté...) il y a quelques semaines.


Alors on va abimer combien d'enfant à particularités, à handicap léger, dys, hypersensibles, à traits autistiques etc...avant de se rendre compte de l'erreur que l'on commet en empêchant des familles de trouver des solutions adaptées pour leurs enfants sans qu'il en coûte un euro à l'état en plus?


Et qui nous garanti à nous parents que nos enfants vont réussir et s'épanouir si nos enfants sont scolarisés de force après un quelconque manquement?


Je ne pense pas faire de changement dans mon organisation. Ce que j'offre à mon enfant est une chance que nombre de parents et d'enfants envient. Mon fiston fait des choses merveilleuses, variées, riches et qu'il s'éclate à tous les jours à apprendre et à réaliser des projets.


Je ne pense pas lui nuire...bien en contraire, je prends en compte ses particularités, ses envies, ses potentiels et centres d'intérêts, bien consciente que cela n'aurait pu être fait au sein d'une classe.


Je ne demande pas la lune mais qu'on me fasse confiance! J'ai donné le meilleur de moi même depuis 20 ans que je suis une maman, j'ai mis ma carrière, ma passion immense pour les grands singes de côté, pour prendre soin de mes fils.


Je leur ai consacré ma vie avec bonheur et ils sont vraiment de supers jeunes personnes, qui savent qui ils sont, ce qu'ils veulent et surtout ce qu'ils ne veulent pas. Ils ne sont ni influençables, ni superficiels.

Ils ne font pas de crise d'ado ni de crise d'identité d'ailleurs... Alors, je n'ai pas de doute, je suis consciente de ce qu'ils vivent dans notre famille où amour et humour se conjuguent au quotidien.


J'ai passé tant d'heures à apprendre Montessori, à faire des activités et du matériel et j'ai tant investi dans ce projet d'école à la maison que c'est le projet de ma vie. Et pourquoi voudraient-ils démolir une simple maman? Pourquoi voudraient-ils démolir mon enfant qui n'a que 12 ans et qui fait encore confiance au monde?


Nous ne sommes coupables de rien, nous faisons les choses en conscience et avec le plus grand sérieux. Nous ne sommes pas amateurs et rien ne compte plus que nos enfants en tant que personne. Nous souhaitons seulement que nos bambins se développent harmonieusement et soient heureux. Et oui, pour nous, cela ne peut se faire dans une école. Ou alors dans une école alternative.


Les homeschoolers ont besoin de liberté pour continuer à accompagner des enfants épanouis, uniques, enthousiastes et plein de promesses...


Cette liberté faisait encore la France. Ben, je suis un peu moins française à chaque jour...je coupe mes quelques racines qui risquent de toute façon de pourrir aux prochaines élections...

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