G​reat Ape Community

Les actions qui peuvent changer la vie des Grands Singes en captivité.

Une spécialisation soigneur pour grands singes?

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Il n'y a pas en France de formation spécifique pour devenir soigneur pour grands singes en parc animalier en France.

 

Cela est bien regrettable car même si tous les animaux ont des besoins spécifiques en captivité et si tous méritent d'avoir des soigneurs compétents et passionnés, les grands singes de par leur complexité et extrême intelligence nécessitent une prise en charge très particulière.

 

On voit peu de soigneurs qui se consacrent aux grands singes dans un parc, ils sont en général en charge de plusieurs types d'animaux ou au moins de la partie Primates ce qui est déjà plus approprié.

 

Pourtant, il y a une vraie nécessité à se spécialiser, car prendre soin des grands singes demande de répondre à un cahier des charges bien précis, d'avoir des compétences dans des domaines variés, de développer des capacités d'observation, de communication, d'attention, de sensibilité, de réactibilité etc...

 

Nul doute que les formations actuelles aux métiers de soigneurs devraient s'intéresser à créer une specialisation afin que, dans l'avenir, ces hommes et ces femmes soient les garants d'une captivité mieux pensée, mieux gérée et donc plus adaptée à la psychologie et aux besoins profonds de ces animaux.

 

 

 

-Les responsables des grands singes sont des personnes formées avec une spécialisation grands singes qui leur donnent un niveau de connaissances adapté, une capacité à se consacrer à l'hygiène, à la sécurité, à un programme d'enrichissement complet, aux observations quotidiennes, à la surveillance médicale, à la préparation et distribution des repas et collations et toutes  activités pour la sécurité et le bien être des grands singes.

 

-Le soigneur doit avoir des connaissances solides sur les chimpanzés sauvages, leur biologie, modes de vie, cultures, environnements.

 

-Il est néssaire d'avoir accès à une approche holistique de la captivité, qui prends en compte l'individu animal, ses besoins, attentes, et intérêts et qui tente de résoudre les désordres que peuvent entrainer la privation de liberté, la vie dans un habitat artificiel et une société animale constituée.

 

-Prendre en charge des grands singes ne peut se faire sans l'élaboration et la mise en place d'un programme d'enrichissement du milieu. Une réflexion sur les besoins plus spécifiques de chaque animal doit être menée et la création d'activités individualisée est à souhaiter en complément, afin de lutter contre l'ennui, l'agressivité, la dominance ou une soumission exagérées, un manque de communication ou  un repli sur soi, une tristesse ou un désintérêt...

 

-Le soigneur doit connaitre des éléments de "zoo design" pour compredre l'importance du cadre de vie des animaux et la signification de chaque espace.

 

-Le responsable doit établir une relation de confiance, de complicité et de respect avec le groupe.

 

-Un partie des cours devrait proposer un appronfondissement spécifique aux grands singes en matière d'enrichissement environnemental et insister sur la façon d élaborer un tel programme, de réaliser les activités et de les proposer pour qui et à quel moment.

 

-Le soigneur doit être au fait de l'extrème sensibilité des grands singes, il doit être capable de ressentir l'état émotionnel des animaux et de les aider en cas de problème dans le groupe. Il est également à même de surveiller que personne du public ou autre ne porte atteinte à leur dignité ou à leur bien être.

 

-Le responsable doit vieiller à respecter l'unité du groupe. Aucune décision de séparation d'un individu ne peut se faire à la légère. L'équipe doit être au fait que l'animal ne peut, dans ce cas exprimer sa propre volonté, et est de ce fait non respecté dans ses desirs ou dans ses choix. Enlever un membre d'un groupe peut être justifié pour des raisons de sécurité.

 

-Si un individu doit être isolé, la proximité visuelle avec ses pairs doit etre possible à tout moment, la compassion et le soutien du soigneur doit accompagner l'animal afin que ce drenier puisse être rassuré.

 

- il faut respecter chaque grand singe avec sa sensibilité, sa volonté et son besoin de s'épanouir.

 

-il est important de respecter une routine qui va permettre d'apaiser les animaux et limiter les facteurs de stress qui peuvent être déclencheurs de maladies ou de blessures pour les animaux. Il faut pouvoir détecter les symptômes d'd'hypervigileance de certains individus et tenter d'y remédier.

 

-Le soigneur doit être attentif aux répercussions psychologiques de certains évenements, aux craintes, angoisses, conflits, jalousies...

 

-L'inspection des pavillons intérieurs et des enclos est quotidienne.

 

-Il faut faciliter les intéractions sociales souvent par le biais de certains type d'enrichissement qui permettent le partage, la quête, le jeu...

 

-Le soigneur connait la hierarchie du groupe et observe ses constantes évolutions. Il respecte cette hierachie lorsqu'il intervient dans le groupe, qu'il intéragit avec les animaux ou quand il propose des scéances d'enrichissement.

 

-La volonté des grands singes doit être respectée. Ils doivent pouvoir exprimer leurs émotions, ce qui leur plait de faire ou pas, leurs intentions, leurs envies de rester à un endroit, par exemple à l'intérieur...

Cette liberté d'être soi est nécessaire pour les animaux qui ne peuvent vivre s'ils sont niés dans leur existence, s'ils n'ont accès à aucun choix, prise de décision ou objectifs.

 

 

Les grands singes sont des individus particulièrement complexes à gérer en captivité, ils ont une psychologie évoluée, des pensées, une histoire, des souvenirs, des désirs, des amitiés mais aussi des sentiments, des réfléxions et des attentes dans l'existence.

Ils ont tant de manière d'être, de s'exprimer, de vivre, que vouloir les prendre en charge dans la globalité du groupe ne peut être que préjudiciable.

 

Dans une volonté de respecter leur individualité et intelligence, nous devrions nous intéresser en profondeur à chaque grand singe quelle que soit sa position dans le groupe.

Après de longues périodes d'observations centrées sur un individu, la soigneur peut être en mesure de réaliser des activités spécifiques à ses besoins, ses centres d'intérêts, son goût pour telle ou telle nourriture, couleur, texture, odeur, matière...

Le soigneur est responsable du niveau de bien être des animaux...l'hygiène et la sécurité sont fondamentales mais il y maintes autres nécessités.

 

Rien ne peut remplacer l'attention, la présence, les temps de partage, de communcation et l' étroite surveillance du soigneur pour les animaux. Le responsable doit s'impliquer totalement dans ce travail de compréhension et de proximité avec les grands singes. Son humeur égale, son attitude respectueuse, son sens  de l'observation sont des points essentiels.

 

Il doit également avoir le désir de communiquer son intérêt pour les grands singes au public. Dans ce but, il doit être en mesure de parler des membres du groupe, de leurs histoires et personnalités, de raconter des anecdotes ou de faire la démonstration de leur intelligence lors de scéances d'enrichissement.

 

Le public est de plus en plus sensible aux conditions de captivité des animaux, ils ont envie d'en savoir plus, de comprendre...

L'enrichissement environnemental est très bien reçu. Les gens ont envie de voir des animaux actifs, épanouis, gais et en somme bien dans leur peau...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​Le zoo design, une specialité qui n'a pas de formation a proprement parlé et qui découle des études d'architecture, de paysagiste et de design, joue désormais un grand rôle dans l'amélioration des conditions de vie des animaux dans les parcs modernes.

 

C'est une grande chance que les grands singes puissent bénéficier d'aménagements pensés pour répondre à leurs besoins.

 

La visites des parcs animaliers en Europe et à l'étranger, permettent de faire certains constats.

 

L'amélioration générale des conditions de vie des grands singes est nette.

 

Ils vivent en groupe le plus souvent, ont accès à un espace intérieur et extérieur, ont un régime alimentaire adapté, des soins et une surveillance quotidienne.

 

Toutefois, comme nous l'avons dis, ces animaux complexes à gérer en captivité ont besoin de plus que ça. L'enrichissement du milieu est indispensable et en parrallèle, il leur est écessaire d'évoluer dans un environnement très riche et varié...

 

Sur quoi va reposer la réfléxion du zoo designer?

 

-Il doit avoir une parfaite connaissances des grands singes sauvages (moeurs, déplacements, cultures, habitudes alimentaires, chronobiologie, vie sociale....).

 

-Il doit travailler également à partir d'une quantité de données observées sur le groupe en captivité et qui sont synthétisées pour donner une orientation en matière de définition des espaces, d'équipements, de propositions d'activités etc...

 

-Il doit coordonner son projet avec le programme d'enrichissement du milieu.

 

-Il doit connaitre les règles de sécurité, d'hygiène et contraintes liées aux accès soigneurs ou vétérinaires, contention, isolement, soins etc... pour le pavillon intérieur et extérieur.

 

-Il doit prévoir une certaine modularité si possible.

 

-Il doit avoir conscience qu'il crée un environnement de vie et non un décor de spectacle vivant. Les besoins des animaux en terme d'espace, de déplacements ou d'occupations sont prioritaires sur la mise en scène.

 

-Il peu envisager de proposer un type d'enclos nouveau où les animaux ne sont pas visibles d'un coup d'oeil par les visiteurs et ou contraire il leur faut rechercher les animaux dans un espace comme s'il s'agissait d'espaces sauvages.

Des aires de visions peuvent permettre une rencontre lors de scéances d'enrichissemnent qui seront également un temps pour éduquer, partager avec le public.

 

Quels types d'enclos sont en général proposés ?

 

-Une île avec sol gazonné, une structure de jeux et de repos, quelques arbres protégés par une partie métallique, buissons, buse de béton.

-Un décor fait en grand en partie de béton paysagé avec point d'eau, fleurs plantés en jardinière devant l'enclos, aire de jeux ou plateforme.

-Une fosse avec des structures de jeux variés et des espaces à découvert.

-Une cage ou séries de cages très équipées d cordages, toboggan, nids, plateformes, paille...parfois connectées par des tunnels supendus.

-Un espace vallonné sans barrière, murs ou fils électriques apparents, biotope proche de la nature.

 

Lequel semble préférable? Cela peut varier en fonction du groupe, de l'histoire des individus qui le composent, des responsables, du cadre disponible, des possibilités financières.

 

Mais, dans ces espaces pensés, il est possible de voir des comportements anormaux liés à l'ennui, au stress ou à l'hypervigileance. Les grands singes sont innactifs, somnolents, peu enclins à communiquer ou à s'intéresser à quiconque ou quoi que ce soit...

 

Un bel habitat ne suffit pas toujours, surtout quand certains grands singes ont été mal ou peu socialisés, quand ils ont subi des mauvais traitements et qu'ils ont du mal à supporter les conditions de captivité. Ces problèmes peuvent être combattus avec les activités mutiples organisées tout au long de la journée, l'amélioration des relations sociales du groupe et avec l'équipe de soigneurs mais aussi en proposant un espace qui favorise les déplacements, la quête de nourriture, les zones d'activités précises ainsi que la volonté, l'enthousiame, la curiosité etc...

 

L'image çi dessus représente un exemple d'environnement extérieur pour un groupe de chimpanzés inspiré par mes observations dans un sanctuaire Africain, où à l'époque, près d'une cinquantaine d'individus vivaient en semi liberté sur des îles.

 

Une attention particulière a été porté sur le constat que les chimpanzés ont besoin de se déplacer, d'atteindre un but, de rechercher un certain type de nourriture et aussi de pouvoir vivre des relations sociales épanouissantes dans des espaces de repos, épouillages, jeux, bain de soleil, discretion, repli, cache....

Ils sont territoriaux et aimeront pouvoir longer le pourtour de l'enclos afin de surveiller.

 

Les clairières aménagées répondent aux attentes des chimpanzés d'avoir différents endroits de vie qu'il faut projetter de rejoindre pour trouver telle ou telle nourriture ou activités.

Les espaces ne sont que rarement ouverts ce qui peut réduire la dominance du mâle alpha sur les femelles ou de jeunes mâles.

 

Le fait d'avoir des pôles d'attraction engage les chimpanzés à marcher, à penser à quelque chose de précis à faire, à essayer aussi de rejoindre un individu qu'ils ont envie de rencontrer et en somme à faire des activités que les chimpanzés sauvages font.

 

Les pôles principaux sont :

-une structure de jeux avec balançoires, hamacs, cordages, filets...

-une aire de cassage de noix

-une aire avec des termitières artificelles

-une structure plus haute pour grimper haut et un arbre avec des trous dans le tronc et les branches.

-une aire avec un substrat de paille, une de sable et une d'herbe

-une fausse mangrove avec un petit plan d'eau

-une aire on l'on trouve feuillages et écorces fraiches

-des activités d'enrichissement du milieu sur chacunes de ces aires et nottament près des aires de vision du public

 

La surveillance se fait depuis un promontoire (tour) qui permet de voir l'ensemble de l'enclos. Le soigneur peut observer les individus depuis ce poste.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les sanctuaires : des lieux de vie pour chimpanzés en détresse.

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